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Photo du rédacteurCédric Leresche

Ma première véritable marche en forêt pieds nus

Dernière mise à jour : 19 nov. 2020


Le temps était plutôt ensoleillé mais entrecoupé de passages nuageux. La forêt séchait après la forte pluie de la nuit. J'étais quelque part sur un chemin d'une de nos forêts métropolitaine. C'était le début du printemps, la nature se réveillait. Devant moi marchait un « chaman ». On était parti pour une petite marche d'une heure en forêt. Ça ne faisait pas plus de 5 minutes que l'on avançait lorsqu'il se retourna et dit : « et si on enlevait nos chaussures, on sentirait un peu mieux ce qui nous entoure ». Ma première réaction fut de regarder le sol. C'était un chemin parfois avec de la terre mouillée aplanie, parfois avec de l'herbe courte, toute jeune d'un vert très clair et légèrement humide, mais parfois caillouteux. Je voyais encore plus nettement ces cailloux. Ils avaient des bords coupants et par endroits, ils étaient vraiment pointus. D'un autre côté, j'avais déjà pu apprécier la sensation d'être pieds nus dans l'herbe et dans la terre de mon jardin et j'étais déjà formé à la réflexologie plantaire. Mon mental élabora alors une stratégie toute simple : éviter les cailloux quitte à faire des sauts et des contorsions diverses. Je décidais donc d'imiter mon guide et d'enlever mes chaussures. Lorsque celles-ci furent enlevées, il dit simplement : « On va les laisser ici. Il ne devrait plus pleuvoir, il n'y a personne qui nous les volera et ça évitera de nous encombrer avec. ». Sitôt dit, sitôt fait et nous voici repartis. J'avais les yeux rivés sur le chemin et j'avais déjà pu éviter une trentaine de cailloux, quand j'entendis la voix devant moi me dire : « lève les yeux, regarde réellement la nature. » C'est vrai qu'à vouloir faire attention de bien éviter les cailloux, j'étais totalement concentré sur ça et je ne voyais plus rien de ce qui se trouvait autour de moi. Je remis ma tête droite, malgré mon mental qui me disait « regarde tes pieds, tu vas te couper ». Une vingtaine de cailloux pointus plus loin, le « chaman » s’arrêta, regarda autour de lui et il rentra dans la forêt. A ce moment là, une foule de pensées traversa mon esprit : les ronces ça fait mal, les orties ça pique, il peut y avoir des nids de serpents,... et j'en passe. Mais plus question de rebrousser chemin pour aller chercher mes chaussures. Mon guide avait déjà pris de l'avance et n'avait pas l'air de se soucier de voir si je suivais ou pas. Je ne voyais plus qu'une seule solution, vite le rattraper et rester juste derrière lui. En marchant dans ses pas, je ne devrais pas mettre le pied sur des serpents ou autre chose, et s'il était passé, je pouvais le faire également. Je réussis sans embûche à le rattraper et nous voilà à crapahuter dans la forêt entre boue, rivière, herbe haute, insectes, petits et grands animaux,... Mais finalement, au bout de quelques minutes, je me surpris à penser que j'avais totalement oublié de regarder mes pieds, j'avais totalement oublié de suivre les pas et j'étais totalement absorbé par ce qui m’entourait, je ne faisais plus qu'un avec la nature.

Depuis ce moment, je ne marche que très rarement chaussé lors de mes promenades et cela quelque soit le temps et le type de terrain. Il faut vraiment que je ne le « sente » pas pour que je garde mes chaussures. La nature ainsi que ses nombreux et très variés « habitants » m'ont offert et continuent de m'offrir de merveilleuses expériences de vie et d'importantes prises de conscience.

Régulièrement j'ai le plaisir d'être accompagné par des adultes ou/et des enfants. Durant ces sorties, certains sont chaussés, d'autres non. Chacun reste libre d'expérimenter ce qu'il le souhaite, mais à chaque fois ces moments sont différents et magiques...

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