C'est haut... C'est vraiment haut... Et qu'est ce que ça tangue !
Voilà un peu plus de cinq mois que j'avais pu souffler toutes les lumières de mes 18 bougies, mais à cet instant, il suffisait juste que j’étende les bras pour toucher les étoiles et voir s'entortiller ces lumières autour de mes doigts.
Mais c'était loin d'être le firmament !
Quatre mois. Quatre mois que j'avais entamé mon processus d'auto-destruction. J'avais essayé de mettre de la distance, le plus de distance possible pensant que cela suffirait, mais mon mal-être était toujours là, il m'avait suivi et avait même considérablement empiré. Du haut de mes 18 ans je n'avais pas encore assimilé que les « problèmes » devaient être regardés en face pour pouvoir les traiter et pour pouvoir réellement passer à « autre chose ». Mais à cette époque, j'avais choisi la fuite. Comme si les kilomètres pouvaient empêcher tous ces « boulets », ces « casseroles »... de me suivre. En l'espace de six mois, j'étais passé d'un des premiers de la classe, au dernier de la classe (si on peut parler de « dernier de la classe », vu que je ne la fréquentais qu'à « mi-temps »). J'avais « perdu » mon peigne (tout comme je m'étais perdu) et j'avais un nombre incalculable de nœuds dans les cheveux (que je portais également long à cette période). Mais l'image que je reflétais à l’extérieur était semblable à « mon intérieur » : « un sac de nœuds ». J'étais désormais à une moyenne de soixante dix cigarettes par jour. J'avais l'alcool « facile », mais « tranquille ». En tout cas, je méritais bien mon « étiquette » d' « Alcoolique Anonyme ». Je dormais une nuit sur deux, mais les nuits où je « dormais », je n'arrivais plus à faire ma « nuit complète » sans devoir me lever pour me servir « un p'tit verre »... Mais je n'embêtais personne, bien au contraire, je consommais. Cependant, je me consumais, je m'auto-détruisais. J'étais un « anonyme » parmi bien « d'autres anonymes ».
Mais là, c'était vraiment haut... Mes yeux ne distinguaient presque plus les lumières en bas dans le lointain.
C'était une nuit « on » et je venais de boire le N ième verre de la « journée/nuit » dans le bar là-bas, en bas. A la sortie de cet établissement, mon regard avait croisé le regard de cette « girafe à barreau » et c'est en titubant que j'avais décidé d'en faire l'ascension. Maintenant, j'étais tout en haut, mais le « courage » que j'avais eu en bas, c'était évanoui. Je me mis donc à redescendre de cette immense grue en espérant. Je souhaitais tellement « louper » un échelon et faire le vol « final ». Mais ça n'arriva pas.
Mes pieds touchèrent le sol et je me remis à avancer en pleurant.
Il fallait encore continuer...
Depuis cette « Tranche de vie », la Vie a pu m'offrir de très nombreuses expériences et leçons. Mon regard sur la Vie a changé radicalement et profondément tout comme ma vision d'Elle. Certaines « expériences » sont « agréables », d'autres le sont beaucoup moins, mais toutes sont là pour nous « enrichir » et toutes sont là pour nous faire évoluer.
Ne perdez jamais Espoir...
Croyez en la Vie...
Ayez foi en la Vie...