Texte "brut" de Barbara Hocquette écrit en octobre 2016... Merci à elle...
"Pour tous ceux qui ont perdu, un jour, un être cher et tous ceux qui veulent ouvrir leur conscience à un ailleurs...
Il était là, tranquille, comme si pour lui rien ne pouvait être plus futile que des gens qui ne seraient plus en capacité habile de mettre toujours plus de sentiments dans leurs jolis cœurs en mouvement.
C'est parfois bien utile de prendre conscience que dans la vraie vie, il y a toujours des moments de belle humeur, des instants pas plus fragiles mais juste un peu plus accentués par des émotions troublantes.
On était là, présents, dans la salle immobile en train de le contempler dans cette dernière heure.
Pour moi qui suis médium guérisseur, c'était sûrement plus facile de me trouver face à son enveloppe charnelle mais pour ceux qui l'ont connu plus actif, c'est sûr que c'était un moment de dur labeur comme s'il fallait s'affranchir de cet adieu qu'il allait falloir faire pour lui dire combien il avait été si présent dans la vie de tous ces interlocuteurs.
Chacun pouvait avoir son mot à dire, lui était paisible comme un cœur, à qui on aurait donné les deux moitié d'un sourire qu'il nous faisait quand on lui racontait nos petites histoires .
« Il avait bien vécu », comme on dit, une vie tout à fait à la hauteur de ce qu'il désirait mettre dans son livre de valeurs. Vous savez celui de toute notre vie qui viendra rejoindre la grande librairie universelle des mémoires akashiques dont il était un fervent admirateur.
On aimait bien lui tenir compagnie, jamais un mot de travers ou une mauvaise humeur, juste une envie d'être là où il se sentait le plus utile et surtout toujours dans cette quête de la découverte et du bonheur.
On ne connaît pas toujours les gens mais on peut sentir quand ils vibrent de tout leur cœur. Et c'est ce que j'ai ressenti à maintes reprises et surtout quand je l'ai serré plusieurs fois contre mon cœur. Un homme sain d'esprit et prêt à mettre toujours plus de sentiments dans ce qui lui semblait être bon à la communauté universelle de ceux qui avaient foi en la vie et en leur volonté d'être toujours plus vibrants dans leur cœur.
Son heure était donc celle qu'il avait réellement choisie. Parfois, c'est vrai, on dit des choses qu'on pense crédibles mais ce n'est pas vraiment ainsi que tout se fond dans une réalité toujours bien plus impermanente, surtout quand elle vient s'illuminer de la présence de ceux qui peuvent reprendre le flambeau d'un travail de titan.
Grand-père était donc là, prêt à nous faire son dernier clin d’œil et surtout nous dire une dernière fois qu'il ne fallait pas s'en faire. Il était mort heureux et surtout dans une paix intérieure. N'était-ce pas là le plus beau cadeau qu'on puisse faire à son âme et conscience quand on a vécu dans cette chaleur humaine ?
Nous étions donc présents pour lui rendre le plus bel hommage. Et au moment où on entra dans cette petite pièce, je sentis comme un souffle chaud, quelque chose qui me disait « voilà tu l'as peu connu, c'est vrai. Mais il te livre aujourd'hui toute son affection au travers de sa présence cosmique et surtout dans une énergie extraordinaire ».
JL, son fils, pris les devants et décida de lui rendre ce dernier hommage que nous avons salué par un silence sans faille. Et puis d'un coup j'ai senti le besoin pressant de me rapprocher de Grand-père, de son corps si blanc. Je me suis mise au niveau de sa tête et j'ai senti qu'il était temps pour lui de partir rejoindre sa femme, morte il y a déjà un moment .
C'était très fort, comme un besoin irréversible et qu'il me fallait mettre en œuvre. Je la sentais, elle était là, prête à l'accueillir pour qu'il l'a rejoigne au pays du firmament. J'ai d'abord pris le temps d'aider Grand-père à partir vers ceux qui l'aimaient tant puis son épouse est venue au dessus de lui et je les aidais à reprendre « énergie communiante ».
Puis à ce moment là, comme miraculeusement, j'ai senti qu'il était temps de les voir partir tous les deux dans le tunnel de lumière blanche.
C'était fort surprenant mais aussi tranquille car quoi de plus beau que de voir l'amour s'affranchir des corps physiques et de tout ce qui matérialise nos existences
Nous étions tous les quatre peut-être un peu troublés de cette séance un peu déroutante mais si heureux de cette force si tranquille qui se dégageait de ce rituel qui les a sûrement aidés à reprendre leur union si enrichissante.
Ensuite vint le moment où chacun put se recueillir et surtout pour celui qui l'aimait tant et qui était en train de ressentir au plus profond de sa chair blessée, une plaie béante qui allait l'aider à recouvrir bientôt tous ses dons et talents.
On n'est pas toujours docile face à des événements troublants. On pense qu'il aurait pu en être autrement et que c'est parfois bien difficile d'admettre que le temps venu est celui des adieux quand on pense sûrement qu'il allait être celui des retrouvailles et d'un moment d'échange.
Mais par delà les énergies, il n y a plus de notion de temps. On peut être, avoir été et continuer de vivre dans le cœur de tous les gens.
Alors voilà pourquoi il est parfois important de mettre toujours plus de conscience dans ce que l'on désire partager avec ceux qui sont vivants : pour ne pas avoir de regrets le jour où finalement le corps physique décide de rendre l'âme plus libre de faire réellement ce qui lui chante.
N'allait-il pas être plus présent là-haut pour ce petit fils si charmant qui l'avait fait redécouvrir sa ville en le baladant et celle de sa naissance en lui relatant son dernier voyage en suisse, à Morges exactement et lui avait tenu de beaux discours dans leurs derniers échanges.
Parfois on sait que la vie peut être fragile mais quand les gens décident que c'est vraiment le moment, il faut être heureux de ce qui s'est dit, de ce qui s'est fait et surtout de ce qui s'est transformé au contact des générations de leur vivant.
L'heure avait tourné et il était temps de refermer le cercueil en bois clair que je trouvais fort seyant à la dépouille de Grand-père qui semblait si heureux dans son beau costume du dimanche.
Vint l'heure des scellés que j'ai pris comme un sacrement car c'était beau de voir qu'il était estampillé comme une œuvre d'art, un objet précieux. On ne se rend pas toujours bien compte quand on est pris dans ses peurs que la mort peut revêtir plusieurs vêtements et surtout être porteuse de belles émotions chantantes. C'est dur pour certains de ne plus voir le regard de l'autre car c'est souvent à travers lui que l'on se découvre devenir quelqu'un d'autre. Mais qu'y a-t-il de plus futile si ce n'est de croire que c'est en restant frustré et bloqué dans le déni qu'on pourra aider l'âme de celui qui vient de partir à travers la barrière infinie de la lumière ? On peut garder à vie les souvenirs de nos aïeux et aussi des gens partis trop vite. Pour cela, rien de mieux que d'apprécier la vie quand elle est encore présente et qu'elle vibre de mille feux.
Alors aujourd'hui, demain ou dans quelques mois aussi, apprenez à reconnaître ce qui est joli, vibrant avec vos cinq sens car c'est ainsi que vous serez plus à même, le jour où il faudra laisser les autres partir, leur rendre grâce de vous confier tous vos souvenirs communs jusqu'à votre dernière heure.
Grand-père était un homme libre, qui avait foi en son cœur. Il ne souhaitait qu'une chose : être utile à la majorité des gens sur terre. Son unique petit-fils pouvait être fier ; il a hérité lui aussi de ces si belles valeurs : être en osmose avec la vie qui brille dans le cœur et les yeux de tous les êtres vivants sur cette planète ou ailleurs.
Je trouvais très beau d'avoir pu amener ma future belle-sœur, venue nous rejoindre un peu plus tard, vers le corps de celui qu'elle avait chéri si souvent et qui l'a porté elle aussi bien haut dans son cœur. Nous étions là toutes les deux, attendries, quand elle osa ranger quelques instants ses élans de peurs pour laisser jaillir de son cœur tout cet amour qu'elle avait toujours eu pour son si gentil grand-père.
Pas facile d'être une fille quand les hommes parfois préfèrent se concentrer sur leurs propres valeurs mais Grand-père n'avait eu qu'un fils alors cela pouvait l'émouvoir au fond de son cœur de voir cette toute petite fille prendre elle aussi le chemin des énergies christiques.
L'homme de l'office entra une dernière fois dans la pièce si petite pour nous prévenir que nous allions pouvoir partir jusqu'à l'endroit de la crémation. Je le trouvais fort poli et surtout tout à fait à l'écoute de nos propres émotions. Sa voix était paisible et surtout assez posée et profonde pour un homme qui semblait si jeune, au milieu d'un monde si sombre. Et pourtant n'est-ce pas dans cet instant de mort que l'on peut ressentir autant de soulagement et de libération? Il serait curieux de savoir ce qu'il en pense, lui, qui est chaque jour confronté à cette étape finale où chacun reprend le chemin qu'il a défini de lui-même.
Nous sommes donc partis en avant, laissant Grand-père finir le convoi restreint. En fait pourquoi être trop nombreux quand toutes les âmes et les cœurs des gens importants peuvent être si denses bien au delà de la présence humaine ?
Nous sommes passés voir la tombe de Grand-maman, sa femme, partie en 2009, puis avons pu retrouver le cercueil de Grand-père prêt à nous faire son dernier petit signe sans la main du cœur.
JL avait prévu de belles funérailles et de mon côté la seule information qu'on m'ait donnée : c'était de se positionner en pentacle. Chacun a donc pris sa place accompagné d'une veilleuse blanche qui sont ensuite venues rejoindre les deux autres posées sur le cercueil. Sept flammes pour les sept chakras dont deux viendraient s'éteindre au moment du grand départ.
Grand-père était suisse. Nous avons donc pu l'accompagner sur un morceau de musique du cor des alpes. Il devait être content, lui qui avait été si fier de ramener le sien, en plusieurs morceaux sur son vélo pour lui faire la meilleure place dans sa nouvelle vie.
Il y pensait souvent car il aurait sûrement aimé en jouer une dernière fois. Mais le destin fait bien les choses, et si son fils n'avait pas pu retrouver les embouts comme il lui demandait parfois c'est sûrement que le son qui en serait sorti l'aurait déçu par rapport à ses performances d'autrefois. Il n'y a jamais de hasard que des raisons d'être, qui vont de soi.
Nous étions donc tous les sept car les deux membres des pompes funèbres avaient demandé à JL pour être présents et rendre un dernier hommage à cet homme si brave qui avait tant donné de son vivant, curieux d'assister à ce genre de cérémonie.
JL fit un discours élogieux qui, je pense, fit couler des yeux des petits-enfants de Grand-père, si touchés, beaucoup de larmes de souvenirs joyeux. Son petit-fils était à sa gauche et je sentais que dans son cœur d'homme courageux, lui aussi retrouvait dans ce cérémonial toutes ses émotions de petit garçon impressionné par un homme avec tant de valeurs et détenteur d'informations si précieuses.
Depuis notre « retour-arrivée » sur Orléans, nous nous étions vu plutôt régulièrement avec Grand-père et c'était à chaque fois un échange silencieux mais qui en disait bien long sur ce qu'il allait nous léguer tout au fond de son cœur si heureux .
À l'occasion d'un repas du dimanche, nous avons fait un échange énergétique où ma petite dernière avait elle aussi trouvé sa place dans la lumière. C'était le début de l'échange et il y en a eu bien d'autre par la suite. Je sentais qu'il ne fallait pas perdre de temps. Et à chaque fois que nous avons pu témoigner de notre affection à grand-père, nous l'avons fait. Et surtout sur les derniers temps de son existence, où son petit fils a pu prendre la responsabilité de son bien-être afin de lui prouver une fois de plus que même si parfois la distance s'installe, les sentiments, eux, ne connaissent pas de frontière ni de limite .
La cérémonie continua de plus belle surtout quand chacun put dire quelque chose car au lieu d'ajouter quoi que ce soit, nous avons tous préféré nous recueillir en silence et laisser très certainement une dernière fois Grand-père s'exprimer.
Je l'ai entendu dire à JL « sois bon mon fils et laisse exprime ta joie de vivre » et lancer avec un petit sourire à sa belle fille présente près de sa jambe gauche « ah la petite jeune » car elle débute dans les énergies.
Vous me direz que c'est peut être drôle d'être présente des deux cotés du miroir. Mais en fait cela cimente les choses car je suis entre ciel et terre, pour mieux aider à canaliser ce qui se passe entre en haut et ici.
Après avoir écouté un dernier chant du cor des alpes, nous avons éteint toutes les petites bougies. Grand-père était prêt à redevenir poussière. J'ai décidé d'accompagner JL et son fils jusqu'à cette petite pièce lumineuse où il allait être consumé.
On peut trouver cela étrange de faire autant d'offrandes pour un jour comme celui-ci : le cercueil, les frais d'obsèques, le costume du dimanche et la cérémonie avec tout ce qui s'en suit, pour finalement finir en cendres.
Mais avez-vous pensé à toutes ces particules d'énergie si positive quand on décide de rendre un dernier hommage à un homme qui a tant fait durant sa vie ? On le recouvre de poussière d'anges, de pensées d'amour et d'émotions toutes douces pour l'accompagner dans son dernier voyage, celui qui va peut être l'amener, un jour, à se réincarner.
Alors, terminer le dernier chapitre de sa vie, après avoir dit un dernier au revoir à son petit fils avec un petit signe de la main, puis avoir passé une bonne nuit, s'être levé, douché, avoir déjeuné et finalement s'être laissé partir dans ce fauteuil qu'il avait tant chéri, cela ne pouvait que se finaliser par un adieu tout aussi positif.
J'étais donc présente dans cette petite salle où se trouvait une vitre, avec à ma droite mon beau-père et à gauche mon futur mari, nos mains réunies sur mon ventre pour saluer le dernier passage de Grand-père vers sa nouvelle vie. Sept jours s'étaient écoulés depuis qu'il avait fermé les yeux pour toujours et fait cesser les battements de son cœur, j'entendais donc ce qu'il avait à me dire .
Je le sentais si heureux de nous voir ici-bas réunis que cela en devenait plaisant d'être là pour lui tenir une dernière fois compagnie. Il est rentré dans le tunnel du feu, une purification de plus puisque pendant la cérémonie, JL avait tenu à faire le rituel de l'eau afin de l'aider à mieux partir .
Nous avons été invités à ressortir de la toute petite pièce puis avons pris rendez-vous pour venir déposer les cendres, dans l'après-midi, auprès de celles de sa femme déjà partie. Mon regard s'est arrêté plusieurs fois dans le cimetière sur la tombe d'une petite fille morte à l'âge de cinq mois de vie et j'ai senti le souffle de la réincarnation, « elle est déjà revenue parmi nous », me suis-je dis.
Depuis quelques temps je ressens beaucoup plus de choses. Tout est redevenu fluide et naturel de percevoir différemment ce que certains peut-être ne comprennent pas toujours. Mon amoureux, lui, est tombé malade une demie-heure après avoir appris la mort de celui qu'il considérait comme le pilier de la famille. Il s'est vidé de toutes ses vieilles énergies et s'est vu retrouver plus de force au fil des jours, jusqu'à aujourd'hui.
Pour moi le passage était en cours ; Grand-père ayant de grandes attentes vis à vis de son petit-fils qui lui aussi à ce jour perçoit de plus en plus de choses : le bâton du guérisseur a, selon moi, bien été transmis.
Il était encore trop tôt pour aller déjeuner avant de revenir. JL décida d'aller faire une ballade dans un petit coin de verdure. C'était plaisant et si ressourçant de retrouver Dame nature, elle qui sait toujours être là quand on n'a plus les mots pour soigner nos blessures.
Nous avons souri car mon amoureux m'a portée dans ses bras telle une princesse, pour éviter la boue. C'est beau de distiller de l'amour et de la spontanéité quand on est parfois accablé par la douleur de perdre un être cher et qui nous a tant appris.
Nous sommes ensuite allés déjeuner autour d'une table ronde nous permettant ainsi de poursuivre notre échange énergétique. Le pentacle est un symbole riche de signification et de puissance aussi, qu'il faut savoir utiliser quand le besoin se fait sentir .
Nous sommes arrivés à la bonne heure : le soleil étant venu nous accompagner sur le chemin de la lumière si pure. Et nous nous sommes rendus avec un nouvel employé qui portait avec lui les cendres de Grand-père. Il ouvra la stèle et on put voir celles de Grand-maman. Il ôta le petit sac de velours bleu roi et déposa l'urne auprès de l'autre. JL demanda à ce qu'elles soient collées l'une à l'autre . Cela me remplit d'amour immense. Puis il demanda à ce que le petit sac de velours bleu vienne recouvrir les deux urnes très soigneusement. L'homme s'exécuta avec beaucoup de respect et de douceur également.
Ma main, dans celle de mon amoureux, peiné, je ressentais la gratitude de Grand-père et la satisfaction de Grand-maman aussi. JL dit juste quelques mots et surtout « ça y est, vous voilà à nouveau réunis ». Dans mon cœur tout s'est mit à vibrer avec force car leur petit-fils et moi sommes nous aussi enfin réunis, prêts à poursuivre leur travail de recherche et contribuer également tout comme eux, au bien- être de ceux qui croiseront notre route.
C'est beau la vie mais sincèrement la mort aussi car quand on voit que cela peut se passer de manière aussi paisible, on se dit que finalement tout a une raison de vivre et que, même le jour où on doit arriver tout au bout du livre, là où il y a toujours une conclusion voire même une réponse à certaines énigmes, on est heureux de pouvoir être là pour dire : « on l'a aimé de son vivant et on l'aimera toujours par delà les années qui nous restent nous aussi à vivre ».
L'homme est donc reparti, nous laissant encore quelques instants poser notre regard vers cette stèle qui était fermée par de grosses visses. JL pris le temps d'installer juste devant la jardinière avec cinq belles fleurs blanches qui représentaient notre présence pendant la cérémonie.
Ah, ce fameux chiffre cinq qui symbolise le milieu d'un cycle, il était encore là, signe de notre bienveillance jusqu'à notre prochaine visite. Car il sera bon de retourner de temps en temps faire un coucou à ces chers grands-parents disparus. On découvre régulièrement dans l'appartement qu'ils nous ont laissé, comme un témoignage de leurs grands avancements, des choses précieuses et d'autres que nous intégrerons peut-être au fil de notre évolution.
« C'est un cadeau du ciel » diront certains, de pouvoir se reconnaître en eux et dans leurs enseignements. Quand d'autres n'y verront que du feu, celui qui a consumé leurs corps selon leur dernière volonté à tous les deux.
Pour ma part, j'étais heureuse d'avoir pu être si présente et d'avoir pu soutenir mon amoureux dans cette épreuve si bouleversante.Le voilà, d'un coup, porteur d'une énergie grandissante qui telle un germe donnera très bientôt de jolies plantes.
On n'est jamais satisfait quand le mental prend le contrôle de nos mouvements mais quand on sait reconnaître le souffle de la vie au travers de chaque événement, on se rend compte très vite que c'est parce que c'est ainsi que cela deviendra comme ça, et que c'est à la base de toute racine qu'on peut à nouveau renaître de ses cendres.
Alors oui la transmission s'est réellement faite à cet instant précis, celui où petit-fils et grand père ont pu échanger dans un regard profond, un dernier au revoir à la porte de la chambre de la maison de retraite, son dernier refuge.
On peut vivre toute une vie sans jamais prendre conscience de qui on est et de ce que l'on désire vraiment mais je pense que là, tout a été dit en quelques instants, et surtout tout s'est passé dans un merveilleux silence.
Désormais, il sera bon de se recueillir une dernière fois et de faire partie à nouveau de la grande mouvance. Nous avons passé une journée dans une vibration intense qui aura permis à chacun de mesurer la chance d'avoir pu connaître un homme qui avait de telles exigences avec ce qu'il souhaitait faire de sa vie et qui a mis tout en œuvre pour construire son monde à la hauteur de ce qu'il aimait vivre en conscience.
La journée s'est terminée dans une profonde bienveillance où chacun a pu exprimer ce qu'il a ressenti dans son corps et dans son esprit à chaque instant. Depuis, à l'appartement, le calme est revenu énergétiquement. Notre présence est acquise et nous sommes accueillis avec plus de confiance.
Grand-père ne sera jamais bien loin, nous avons hérité de son bol chantant. Il nous a déjà fait preuve de sa présence, en mettant sur notre chemin un chocolat suisse de première excellence dans un magasin discount où nous allions un peu « par exigence ».
Chacun son chemin mais surtout à chacun de voir en la présence de l'autre, par delà les étoiles également, que ce que nous désirons vivre par dessus tout peut se mettre en mouvement, il suffit juste d'être qui on est et ce à chaque instant qui nous est présenté en totale osmose avec tous les événements.
La vie est belle, la mort l'est tout autant car derrière le rideau de terre ou de feu, il y aura toujours l'amour et la chaleur de celui qui est parti pour faire de ce voyage un autre pas sur le chemin de son évolution.
Merci Grand-père d'avoir toujours tant fait de ton vivant. Nous travaillerons dans le même sens : amour, douceur, respect, joie de vivre et profonde bienveillance."